Deepfake : fraude au président

Des voleurs sont parvenus à imiter la voix d’un dirigeant d’entreprise pour demander un virement de 243.000 dollars, soit plus de 220.000 euros, auprès d’une filiale.

La fraude au président gagne en technicité. Des escrocs s’en sont remis à une solution d’intelligence artificielle pour imiter de façon très crédible la voix d’un dirigeant d’entreprise. Tant et si bien qu’une filiale de cette société a consenti à virer 243.000 dollars, soit 220.000 euros, sur le numéro de compte fourni, rapporte le Wall Street Journal.

Le nom de la société en question n’est pas fourni. Il s’agit néanmoins d’un groupe allemand, dont l’une des filiales a été sollicitée pour procéder en urgence au versement de ces 243.000 dollars à un « fournisseur hongrois ».

Derrière ce compte de fournisseur, se cachait en réalité le compte bancaire des escrocs. Forts de cette réussite, ces derniers ont tenté de réclamer un second virement, cette fois-ci sans succès. Les fonds ont par la suite été virés au Mexique.

Pour parvenir à leurs fins les escrocs ont mis à profit une solution disponible sur le marché. Cette dernière permettait, grâce à l’intelligence artificielle, d’imiter le timbre de voix et l’intonation du dirigeant d’entreprise à partir d’échantillons vocaux, pour donner l’impression qu’il réclamait un virement. Cette même solution leur a permis de recréer jusqu’au « léger accent familier allemand » caractéristique du patron.

Ces très crédibles imitations réalisables grâce à l’intelligence artificielle portent le noms de deepfakes. Elles peuvent être aussi bien vocales que textuelles, ou encore prendre la forme de vidéos. Tout récemment, une vidéo remarquée faisait ainsi apparaître le visage animé de Tom Cruise en lieu et place de celui de Robert Downey Jr., dans un passage du film « Avengers: Endgame ».

Ces faux contenus constituent une menace grandissante pour les entreprise. D’autant plus qu’ils se montrent de plus en plus aboutis. Leur progression est telle qu’ils suscitent une vigilance croissante des autorités. En septembre dernier, un rapport français sur la désinformation s’était inquiété des dérives de tels montages. Par crainte de tentatives de manipulation en période de campagne électorale, l’agence de recherche américaine de défense liée au Pentagone, la Darpa, a dépensé 68 millions de dollars pour financer des outils capables de repérer ces « deepfakes ».

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